« Albus Severus Potter. Tu portes les noms de deux directeurs de Poudlard. L'un d'eux était à Serpentard et l'homme le plus courageux que je n'ai jamais rencontré. L'autre était un Gryffondor, et l'homme le plus manipulateur que je connaisse. Mais tu sais quoi ? Ils étaient tous les deux des hommes exceptionnels, et quelque soit la maison dans laquelle tu iras, je serais fier de toi. »

Ce sont ces mots, précisément ces mots, prononcés par son père, Harry, qui ont déterminé l'avenir de Albus Severus Potter.

Albus Severus Potter ! Voyons, comment ça vous ne le connaissez pas ? Non, non, c'est impossible. Le Potter de Serpentard est connu de toute part à travers l'Angleterre. La copie conforme du grand survivant, son digne fils, celui qu'il ne pourra jamais renié, vous savez ? Ah oui, voilà, vous y êtes. Oui, Albus Potter. Tout le monde le connaît et pourtant ... Pourtant seulement une poignée de personnes savent vraiment qui il est. Sa famille. Sa soeur, son frère. Son père, dont il est très proche. Quelques uns de ses amis. Scorpius Malefoy surtout. Et puis ... Moi. Moi ? Mais qui suis-je donc ? Mais je suis sa conscience, voyons.

Et vous, vous aimeriez le connaître mieux ? Plus en profondeur ? Bien, bien ... Suivez-moi alors ... Suivez-moi dans les méandres de l'esprit rêveur d'Albus Severus, le cadet des Potter ...

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Albus avait trois petites années. Ses courts cheveux d'un noir de jais, aussi en bataille que ceux de son père, étaient trempés, et de l'eau lui coulait dans le cou. Il avait froid, il frissonnait, et il voulait sa mère. Mais sa mère était avec Lily, bien sûr. La petite Lily, la Lily-chérie. Pff ... Albus ne trouvait vraiment aucun intérêt à ce petit bout de chair braillard et goinfre comme pas possible !

Heureusement, il y avait James. Les deux petits garçons s'entendaient à merveille, et ils jouaient tout le temps ensembles ! Mais pas aujourd'hui. Parce que aujourd'hui, il y avait parrain Teddy qui était venu à la maison. Teddy avait beaucoup joué avec Albus, normal, il était son filleul, mais finalement, James avait réclamé en criant presque que Ted lui apprenne à monter sur un balai. Maman avait longtemps hésité, mais finalement, Papa l'avait convaincu. Après tout, James avait cinq ans, c'était un grand maintenant, et il pouvait commencer à apprendre à voler sur le petit balai pour enfant qu'il avait reçu à Noël.

Albus était alors apparu et avait demandé, crié, supplié, mais rien n'y avait fait ... Il n'avait pas eu le droit de rejoindre son parrain et son frère. C'est en pleurant qu'il avait quitté le salon, sous les regards désolés de Teddy, James et Harry, et celui presque colérique de Ginny.

Cela devait bien faire trois heures que Albus avait disparu de la maison Potter. Et deux heures au moins qu'on le cherchait à grand renfort de cris. Mais Albus n'entendait rien. Il avait froid, il tremblait, et il s'était écorché le genou et le coude sur le râteau qui trainait dans la cabane à outils. Il voulait que quelqu'un vienne le chercher. Mais il voulait pas Maman, parce qu'elle le gronderait, il voulait pas James, parce qu'il se moquerait de le voir tout mouillé.

Soudain, Albus entendit des pas. Il se mit à trembler encore plus fort, et il entendait presque les battements de son coeur, tellement ils étaient forts. Qui était-ce ? Tatie 'Mione ? Tonton Ron ? Ils étaient arrivés à la maison un peu plus tôt dans l'après-midi. Papa ? Maman ? James ? Non. Ce fut un jeune garçon aux cheveux bleus électriques qui ouvrit la porte, et entra dans la cabane à balais et à outils des Potter. Dés qu'il le vit, Albus poussa un cri pui sauta dans ses bras.

« Parrain ! Teddy ! Je ... »
« Albus ! Non mais qu'est-ce que tu fais là ?! On te cherche partout depuis des heures ! Et t'es trempé en plus ! Allez, viens, Harry sera content je crois. »

Albus ouvrit de grands yeux avant de s'accrocher à son jeune parrain, qui finit par le prendre dans ses bras. Le petit garçon de trois ans n'était pas bien lourd, et c'est donc sans difficulté que Teddy, onze ans, réussit à le soulever.

Dix minutes plus tard, Albus se retrouvait à sangloter dans les bras de son père, après une longue crise de colère de sa mère sous les yeux de Tonton Ron, Tante Hermione qui portait dans ses bras le petit Hugo, Teddy, Rose et James. Finalement, Albus avait trouvé refuge dans les bras de son père, qui l'avait porté jusqu'à sa chambre.

« Maman ... Elle ... m'aime ... plus ... » murmura Albus d'une voix entrecoupée de sanglots.
« Albus ! Non, tu n'as pas le droit de dire ça. Maman t'aime, mon chéri, tu entends ? Elle t'aime de tout son coeur, mais elle a eu très peur pour toi, et ça l'a rendu en colère. C'est pour te protéger qu'elle t'a crié dessus, pour plus que tu le fasses, tu comprends ? C'est pas bien, Albus, il ne faut plus que tu fasses ça, d'accord ? » expliqua Harry d'une voix douce.

Albus leva ses yeux embués de larmes vers son père, ouvrit les bouches pour dire quelque chose, mais le referma précipitamment et retourna se blottir dans les bras de Harry, tandis qu'un long sanglot le traversait. Le père caressa alors longuement le dos de son fils en lui murmurant des paroles calmes et rassurantes. Finalement, Albus releva la tête.

« Dis Papa ... Tu m'aimeras toujours, hein ? »
« Bien sûr, mon Albus. Quoiqu'il advienne, je t'aimerai toujours. »

Un mince sourire se dessina alors sur les lèvres d'Albus ... avant qu'il ne retourne se blottir dans les bras de son paternel.

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« James, James, c'est aujourd'hui ! »
« Hum ... Quoi ? »
« C'est aujourd'hui ! C'est aujourd'hui ! Les lettres de Poudlard ! C'est aujourd'hui ! »
« Alie, il est tôt, va te coucher ... Maman nous réveillera quand elles arriveront ... »
« Mais ... Jamie ... S'il-te-plaît ! »
« M'appelle pas Jamie ! » sursauta soudain James en bondissant hors de son lit.
« Alors m'appelle pas Alie. Et lève toi et descend avec moi, ou je continue. » rétorqua Albus.
« Pfff ... T'es un vrai Serpentard ! Je suis sûr que t'iras à Serpentard ! »
« Ah non ! Non, non, ça c'est pas drôle James, j'irais pas à Serpentard ! Je serais à Gryffondor comme toi ! »
« Albus le Serpentard, Albus le Serpentard ... » chantonna James en riant, puis en partant en courant quand il entendit Albus pousser un cri de rage derrière lui.

Les deux frères descendirent en courant et en riant les escaliers menant au rez-de-chaussée. Là, ils entrèrent dans la cuisine en se bataillant jusqu'à ce que Ginny leur ordonne d'arrêter. Puis ils déjeunèrent copieusement.

La journée passa lentement, très lentement pour Albus ... L'après-midi, l'heureux évènement qu'il attendait n'était toujours pas arrivé. Celui de James si. En effet, le gryffondor avait reçu son hibou avec ses manuels scolaires. Il avait parcouru la lettre rapidement avant de soupirer contre tous les cours qu'il devait suivre. Albus l'avait regardé avec envie, en se disant que, franchement, son frère ne se rendait pas compte du bonheur qu'il avait de tenir cette si précieuse lettre dans ses mains.

Le soir-même, Albus était désespéré. Ses parents essayèrent de le rassurer.

« Sois un peu patient, mon chéri, peut-être qu'elle arrivera demain. » essaya de le rassurer Ginny.
« Celle de James est déjà là. » rétorqua Albus.
« Al', calme-toi donc un peu. Peut-être qu'ils ont décidé d'envoyer les lettres des premières années quelques jours après, ou que ton hibou a simplement du retard. C'est déjà arrivé, tu sais, ce n'est jamais très fixe. Et maintenant, va te coucher. » ordonna son père.

Albus soupira, embrassa ses parents, et passa dans les chambres de son frère et de sa soeur pour leur dire bonne nuit, puis il se mit au lit. Il mit longtemps à trouver le sommeil, se demandant si, peut-être, il était possible qu'il n'aille pas à Poudlard, qu'il ne soit pas inscrit là-bas. Et ce qu'il se passerait dans ce cas-là ... Finalement, il trouva le sommeil.

Deux heures après qu'il se soit endormi - il devait alors être à peu prêt une heure du matin - Albus fut réveillé par une petite voix qui l'appelait. Il ouvrit les yeux, et tomba nez à nez avec le visage de sa soeur.

« Lily ! Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Albus, Albus, y'a un hibou qui toque à la fenêtre de ma chambre ! Je crois ... Je crois que c'est, enfin, tu sais ! » s'exclama la plus jeune des Potter, toute excitée.

Après quelques secondes de réflexion pour comprendre de quoi parlait sa soeur, Albus sauta de son lit et suivit Lily jusqu'à sa chambre. Un hibou grand duc attendait sagement sur le bord de la fenêtre. Albus le fit entrer, et attrapa la lettre qui pendait à sa patte. Les battements du coeur du jeune garçon accélérèrent brutalement quand il vit son nom sur l'enveloppe, tracée d'une écriture fine, à l'encre verte. Il ouvrit la lettre.

Quelques minutes plus tard, un cri de joie retentissait dans la maison. Cri de joie qui eut bien vite fait de rassembler tous les membres de la famille Potter dans la petite chambre de Lily.

« Albus, Lily ? Qu'est-ce qu'il y a ? Qui a crié ? » demanda Harry, inquiet, James et Ginny juste derrière lui.

Albus et Lily échangèrent un regard complice, avant que Albus ne saute au cou de son père.

« P'pa ! P'pa ! J'ai reçu ma lettre, j'ai reçu ma lette ! Je suis accepté à Poudlard ! »

Ce soir-là, la famille Potter veilla une bonne partie de la nuit, et les trois enfants écoutèrent longtemps les récits de la scolarité de leurs parents.

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Ca y est. Ils y étaient. Ils avaient traversé la Grande Salle, les yeux rivés sur le plafond magique, puis sur les élèves qui les entouraient. Albus, quand à lui, avait remarqué plusieurs visages connus à la tables des Professeurs, comme Minerva, la directrice et une amie de ses parents, ainsi que Neville un autre très bon ami de ses parents.

Puis les premières années étaient montées sur la petite estrade où se tenait un tabouret, et un vieux bout de tissu. A sa vue, Scorpius avait murmuré quelque chose que Albus n'avait pas compris mais avant qu'il puisse demander au blond ce qu'il lui prenait, le Professeur McGonagall avait de nouveau élevé la voix.

Oui, Scorpius. Scorpius Malefoy. Albus était dans la même année que ce blondinet, et pour l'instant, il avait réussi à l'éviter. James lui avait conseillé de s'en méfier comme de la peste, et c'était bien ce qu'il comptait faire.

« Vous allez maintenant être répartis. A l'appel de votre nom, vous vous avancerez et vous prendrez place sur le tabouret. Le Choipeau Magique vous attribuera alors votre maison. » expliqua soudainement le directeur adjoint.

Un frisson parcourut le dos d'Albus, tandis que son regard se fixait sur une table où se trouvait la plupart des personnes de l'école qu'il connaissait, une table où se trouvait son frère, une table qu'il avait immensément envie de rejoindre. Puis son regard se posa sur la table qui se trouvait de l'autre côté de la Grande salle. Les Serpentards. Merlin, pourvu qu'il ne les rejoigne pas.

« Abercrombie, Emily. »

Albus vit une fillette blonde s'avancer, puis prendre place sur la tabouret. Le directeur adjoint laissa alors tomber sur sa tête ce qu'elle avait appelé le Choipeau Magique et après quelques secondes, celui-ci s'écria :

« Poufsouffle »

Albus soupira ... C'était donc ainsi que cela se passait … Les parents du brun n'avaient jamais voulu lui révéler comment se déroulait la répartition, et ils avaient interdits à James de le lui dire ... Albus regarda ses camardes défiler les uns après les autres. Certains élèves restaient sous le Choixpeau plus longtemps que d'autres, comme un certain John Creeve, ou encore une jeune fille aux cheveux roux du nom de Hannah Emerson.

« Malefoy, Scorpius. »

Albus tourna son regard vers le blond et remarqua une lueur d'inquiétude dans son regard. Cela le rassura un peu quand à son propre passage sous le Choipeau. Même Malefoy ne pouvait s'empêcher d'être inquiet … Albus le vit alors s'avancer vers le tabouret, droit, digne, tandis que le silence s'était fait dans la salle. La nom de Malefoy était connu dans le monde magique et manifestement, tout le monde s'attendait à ce que le blond rejoigne la maison des verts et argents. D'ailleurs, à peine le choipeau se fut posé sur la tête de Scorpius qu'il s'écria :

« Serpentard ! »

Albus n'en fut pas surpris, comme tout le monde. Un sourire ravi s'étira sur les lèvres du blond, et son regard était fier quand il rejoignit sa nouvelle maison. La répartition continua comme elle avait commencé. Les noms défilèrent, Albus ne les écoutait plus. Il savait juste que bientôt, se serait à lui.

« Potter, Albus. »

Le brun se figea, tandis que le silence se faisait dans la Grande Salle. Puis des murmures s'élevèrent, quand Albus fit un pas vers le Choipeau. Le second fils du grand Harry Potter ... Ce second fils, qui était la copie conforme de son père. Albus sentit un long frisson traverser sa colonne vertébrale. Il prit une profonde inspiration, et s'avança. Le directeur adjoint lui adressa un sourire réconfortant, et une fois qu'il fut assis sur le tabouret, laissa tomber le Choixpeau sur sa tête.

« Un Potter ! Tiens, encore ! Hmm ... Je vois de la complexité ! Ton frère a été plus simple à répartir ! Mais j'aime les défis ... Hmm ... Voyons ... »
« Gryffondor, s'il-vous-plaît, Gryffondor ... » murmura Albus.
« Gryffondor, hein ? Ah non, non, non, je refuse ... J'ai hésité pour ton père, mais j'ai finalement décidé de suivre ses choix car il avait toutes les qualités d'un Gryffondor autant que celle d'un Serpentard, mais toi ... Toi tu es un enfant de Salazar, pas un fils de Godric, mon enfant. Et ta maison sera ... SERPENTARD ! »


Albus sentit le Choixpeau quitter sa tête et il se leva, les jambes tremblantes, le regard vide, éteint. Il n'osa pas croiser ni le regard de James, ni ceux de ses cousins ou de Neville. A la place des applaudissements qui avaient précédé la répartition de chaque élève, il y avait un silence de mort dans la Grande Salle. Serpentard ? Le fils du Survivant était à Serpentard ? Dans la maison de Voldemort ? Albus, immobile sur l'estrade, ne savait que faire … Rejoindre sa table, il fallait qu'il rejoigne sa table. Mais il était paralysé par tous les regards fixés sur lui … Ses yeux rencontrèrent alors ceux de McGonagall … Et la veille femme, bien qu'apparement ébranlée, lui sourit. Et elle se mit à applaudir, vite suivi par les Professeurs, puis par la table des Serpentards. Avec un pincement au coeur, Albus remarqua que James n'applaudissait pas, mais il rejoignit finalement sa nouvelle maison, prenant place, sais le faire exprés, aux côtés de Scorpius Malefoy. Celui-ci se tourna vers lui.

« On peut dire que tu sais faire une entrée remarquée. t que tu fais dans l'originalité. »
« Toi pas, par contre. Un Malefoy à Serpentard, rien de plus banal ... » rétorqua Albus avec un mince sourire.
« Que veux-tu, dans ma famille, on aime respecter les traditions ... » sourit Scorpius.

Les deux garçons échangèrent un regard complice avant d'éclater de rire sous les yeux éberlués des autres Serpentards.

Le Choipeau en avait décidé ainsi … Albus Severus Potter serait un Serpentard.